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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Murices [les murex1identificationLe Murex Linné, 1758, genre de la famille des Muricidae, de même que la Purpura Bruguière, 1789, embrasse plusieurs espèces. André 1986, 212, n. 406, cite en particulier le Murex trunculatus Linné, 1758, et le Murex Brandaris Linné, 1758. C’est cette dernière variété, dont la coquille présente des aspérités pointues, qui serait décrite par Isidore de Séville (cité infra), selon D’Arcy Thompson 1947, 210, et qui a été élevée par les Anciens pour obtenir la pourpre (cf. Hayward et al. 1998, 200). Cf. aussi De Saint-Denis 1947, 71-72, sur la distinction faite par Pline et ses successeurs entre le murex et la purpura (du grec πορφύρα, « murex »).]>
[β] Plin. nat.9, 1264sources« Il y a là une veine blanche contenant quelques gouttes de liquide, d’où l’on extrait la précieuse teinture, couleur d’une rose noire ; le reste du corps n’en produit pas. On s’efforce de les prendre vivants, car ils rejettent ce suc avec la vie. »
80. [α] Les murex sont des huîtres, des coquillages qui se cachent au moment du lever du Chien3explicationLe terme latin canis désigne la constellation du Grand Chien, dont le lever coïncide avec le début de l’été ; de là vient le terme « canicule »., et qui sortent à d’autres périodes bien définies. [β] Ces huîtres renferment dans une veine blanche une humeur précieuse pour la teinture, qu’elles n’ont plus quand elles sont mortes puisque, selon Pline, elles perdent ce suc avec la vie.
[γ] Selon le philosophe Mucien, alors qu’un navire, chargé d’enfants destinés à devenir eunuques, faisait route vers le royaume du roi Périandre, des murex, s’attachant au navire, l’arrêtèrent et le firent rester immobile, de la même manière que l’eschynus arrête les navires, comme nous l’avons raconté6explicationLa comparaison faite par Thomas de Cantimpré, et reprise par Albert le Grand, entre le murex et l’echinus, autrement appelé echineis, vient de Pline (Plin. nat. 9, 80). Cet echineis est le rémora, qui, selon la légende, s’accroche aux navires et les retarde ; cf. Escinus, ch. 34. Or, c’est immédiatement après la mention de l’echineis que Pline (Plin. nat. 9, 80) décrit le murex, au sujet duquel il se réfère effectivement à Mucien (cité infra, ch. 58, 2)..
Notes d'identification :
1. Le Murex Linné, 1758, genre de la famille des Muricidae, de même que la Purpura Bruguière, 1789, embrasse plusieurs espèces. André 1986, 212, n. 406, cite en particulier le Murex trunculatus Linné, 1758, et le Murex Brandaris Linné, 1758. C’est cette dernière variété, dont la coquille présente des aspérités pointues, qui serait décrite par Isidore de Séville (cité infra), selon D’Arcy Thompson 1947, 210, et qui a été élevée par les Anciens pour obtenir la pourpre (cf. Hayward et al. 1998, 200). Cf. aussi De Saint-Denis 1947, 71-72, sur la distinction faite par Pline et ses successeurs entre le murex et la purpura (du grec πορφύρα, « murex »).
Notes de source :
2. « […] Au moment du lever du Chien, ils se cachent, comme les murex, pendant trente jours. » |
4. « Il y a là une veine blanche contenant quelques gouttes de liquide, d’où l’on extrait la précieuse teinture, couleur d’une rose noire ; le reste du corps n’en produit pas. On s’efforce de les prendre vivants, car ils rejettent ce suc avec la vie. » |
5. « Selon Mucien, il existe un murex plus large que la pourpre dont l’orifice n’est ni hérissé ni arrondi, dont le rostre ne saille pas en appendices anguleux, mais qui possède une coquille lisse dont les bords se replient l’un vers l’autre. Ces animaux, en s’attachant à la coque, avaient arrêté le navire du roi Périandre, qui allait à pleines voiles, tandis qu’il emportait des enfants nobles pour les faire eunuques. »
Notes d'explication :
3. Le terme latin canis désigne la constellation du Grand Chien, dont le lever coïncide avec le début de l’été ; de là vient le terme « canicule ». |
6. La comparaison faite par Thomas de Cantimpré, et reprise par Albert le Grand, entre le murex et l’echinus, autrement appelé echineis, vient de Pline (Plin. nat. 9, 80). Cet echineis est le rémora, qui, selon la légende, s’accroche aux navires et les retarde ; cf. Escinus, ch. 34. Or, c’est immédiatement après la mention de l’echineis que Pline (Plin. nat. 9, 80) décrit le murex, au sujet duquel il se réfère effectivement à Mucien (cité infra, ch. 58, 2).