CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Gladius [« le poisson-épée » : l’espadon1identificationL’animal décrit ici est l’espadon. Albert le Grand le connaît, comme il le dit explicitement, et la précision de sa description en est la preuve.]>

Source : TC, De gladio maris monstro (6, 27).
Renvois internes : cf. Xysius, ch. 139.
Lieux parallèles : VB De gardone et gladio et glauco (17, 55) ; HS, Gladius (4, 40).
2. [α] AM
60. [α] Le poisson-épée est un poisson que les gens de chez nous appellent le « soldat »2explicationLe nom allemand de l’espadon est schwertfisch, littéralement « poisson-épée ». L’espadon porte ce nom de poisson-épée dans la plupart des langues européennes, espagnol, italien, portugais, ancglais et néerlandais.. Ce poisson a la peau du dauphin et la forme de l’esturgeon, si ce n’est que sa peau est lisse et non pourvue d’aspérités 3explicationAlbert le Grand fait sans doute référence aux plaques osseuses qui couvrent le corps de l’esturgeon. et que là où son corps se termine, vers la queue, il ne s’achève pas peu à peu, en s’affinant, mais sa queue large et fourchue est plantée comme sur un corps brutalement tronqué. On l’appelle « poisson-épée » parce que son nez est long et mesure plus d’une coudée et demie, qu’il a la forme pointue et l’aspect d’une épée et qu’il est constitué d’une matière noire plus dure que la corne et plus tendre que l’os4explicationLe rostre de l’espadon est le prolongement osseux de sa mâchoire supérieure ; à la différence de celui du marlin, qui est rond et effilé comme un épissoir, il est plutôt aplati ; il constitue un tiers de la taille totale du poisson.. Sous le rostre, il n’a pas une bouche faite pour sucer, comme l’esturgeon, mais pour manger, comme le saumon, et sa mâchoire inférieure est triangulaire et pourvue de dents5explicationL’espadon est en effet carnivore ; il se nourrit essentiellement de poissons et de méduses.. Avec son épée, il tue des poissons et, à ce qu’on dit, il éventre des navires6explicationLa première affirmation est vraie, car l’espadon peut se servir de son rostre comme d’une arme, plus pour assommer que pour transperser ses proies ; la deuxième relève plutôt de l’accident, mais elle a donné lieu à nombre de légendes : un espadon peut en effet atteindre 110 km/h lorsqu’il nage : s’il ne transperce pas volontairment la coque des navires, ceux-ci peuvent être très endommagés lorsqu’ils sont heurtés par un espadon qui nage ou qui saute hors de l’eau à pleine vitesse.. J’ai vu ce poisson mort, entier, et je l’ai touché de mes mains. Il est très gras et a de la graisse sur le dos comme le porc7explicationAlbert le Grand a déjà fait cette observation à propos de l’huso (voir supra, ch. 49a)..

Notes d'identification :

1. L’animal décrit ici est l’espadon. Albert le Grand le connaît, comme il le dit explicitement, et la précision de sa description en est la preuve.

Notes d'explication :

2. Le nom allemand de l’espadon est schwertfisch, littéralement « poisson-épée ». L’espadon porte ce nom de poisson-épée dans la plupart des langues européennes, espagnol, italien, portugais, ancglais et néerlandais. | 

3. Albert le Grand fait sans doute référence aux plaques osseuses qui couvrent le corps de l’esturgeon. | 

4. Le rostre de l’espadon est le prolongement osseux de sa mâchoire supérieure ; à la différence de celui du marlin, qui est rond et effilé comme un épissoir, il est plutôt aplati ; il constitue un tiers de la taille totale du poisson. | 

5. L’espadon est en effet carnivore ; il se nourrit essentiellement de poissons et de méduses. | 

6. La première affirmation est vraie, car l’espadon peut se servir de son rostre comme d’une arme, plus pour assommer que pour transperser ses proies ; la deuxième relève plutôt de l’accident, mais elle a donné lieu à nombre de légendes : un espadon peut en effet atteindre 110 km/h lorsqu’il nage : s’il ne transperce pas volontairment la coque des navires, ceux-ci peuvent être très endommagés lorsqu’ils sont heurtés par un espadon qui nage ou qui saute hors de l’eau à pleine vitesse. | 

7. Albert le Grand a déjà fait cette observation à propos de l’huso (voir supra, ch. 49a).