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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Barchera [la tortue de mer, le murex1identificationChez Thomas de Cantimpré, la barchora, dont le nom vient de la porphyra grecque (le murex), est le produit d’une lecture trop rapide du texte d’Aristote : suite à une contamination de deux passages qui traitent de l’alimentation des testacés, l’animal se trouve ainsi pourvu des caractéristiques de deux testacés très différents, le murex (Murex Linné, 1758) et la tortue de mer (Chelonioidea Bauer, 1893). Albert le Grand reprend, en les abrégeant, les informations données par Thomas de Cantimpré, y compris celle qui concerne le murex. Mais comprenant bien que la plupart des notations concerne la tortue, il réorganise la matière fournie par Thomas de Cantimpré, utilise d’emblée le terme « tortue » et ajoute des précisions de son cru sur cet animal.]>
[β] Arist. HA, 590 b 4- 7 MS2sources« Et la tortue marine mange les coquillages, et sa bouche est plus dure que celle de n’importe quel animal, puisque, si elle prend une pierre dans sa bouche, elle la prendra et la broie ».
[γ] Arist. HA, 590 b 1 MS3sources« Et les animaux qui se déplacent et mangent des animaux se nourrissent de petits poissons, comme la barcora ; puisqu’elle mange des petits poissons, à cause de cela on lui jette de petits poissons ».
[δ] ??
[ε] Arist. HA, 590 b 7-8 MS4sources« Et elle sort sur la rive et broute les herbes ».
[ζ] AM
[η] Arist. HA, 590 b 9-11 MS5sources« Et quand elle revient dans l’eau, elle monte à la surface et nage de telle manière que le soleil la dessèche, puisqu’il n’est pas facile pour elle de replonger dans l’eau à un autre moment ». La traduction de Michel Scot vient obscurcir la pensée d’Aristote à la fin du passage (« car elles ne peuvent pas facilement replonger » (Louis 1969, 8)). Cela explique peut-être les déformations présentes chez Thomas de Cantimpré et, via ce dernier, chez Albert le Grand.
19. [α] La barchera est un genre d’animal à carapace dure qui compte, parmi d’autres espèces, la tortue de mer ; [β] cette tortue a un bec si dur qu’elle brise des pierres ;[γ] elle chasse de tout petits poissons [δ] et on l’attrape par une ruse qui consiste à en enfiler plusieurs sur une ligne ;[ε] parfois elle sort et broute de l’herbe. [ζ] Elle devient très grande, de sorte qu’on en trouve dont le bouclier mesure huit ou neuf pieds ; comme la tortue terrestre, elle a sur la tête <des plaques de> corne qui l’entourent à la manière d’un casque. [η] S’il lui arrive de sortir au soleil, le bouclier de son dos se dessèche ; et s’il n’est pas longuement amolli par la suite, elle ne peut plus se tourner comme elle le souhaite.
[θ] Les pêcheurs d’Allemagne et de Flandre appellent cet animal « soldat » parce qu’il a un bouclier et un casque6zoologieLa tête de la tortue marine est elle aussi couverte de petites plaques qui peuvent suggérer l’image du casque. ; ce bouclier est comme constitué de cinq plaques7zoologieLes plaques qui constituent la carapace des tortues marines sont plus nombreuses ; leur disposition varie selon les espèces.. L’animal a quatre pieds pourvus de nombreux doigts et une queue semblable à celle d’un serpent.
Notes d'identification :
1. Chez Thomas de Cantimpré, la barchora, dont le nom vient de la porphyra grecque (le murex), est le produit d’une lecture trop rapide du texte d’Aristote : suite à une contamination de deux passages qui traitent de l’alimentation des testacés, l’animal se trouve ainsi pourvu des caractéristiques de deux testacés très différents, le murex (Murex Linné, 1758) et la tortue de mer (Chelonioidea Bauer, 1893). Albert le Grand reprend, en les abrégeant, les informations données par Thomas de Cantimpré, y compris celle qui concerne le murex. Mais comprenant bien que la plupart des notations concerne la tortue, il réorganise la matière fournie par Thomas de Cantimpré, utilise d’emblée le terme « tortue » et ajoute des précisions de son cru sur cet animal.
Notes de source :
2. « Et la tortue marine mange les coquillages, et sa bouche est plus dure que celle de n’importe quel animal, puisque, si elle prend une pierre dans sa bouche, elle la prendra et la broie ». |
3. « Et les animaux qui se déplacent et mangent des animaux se nourrissent de petits poissons, comme la barcora ; puisqu’elle mange des petits poissons, à cause de cela on lui jette de petits poissons ». |
4. « Et elle sort sur la rive et broute les herbes ». |
5. « Et quand elle revient dans l’eau, elle monte à la surface et nage de telle manière que le soleil la dessèche, puisqu’il n’est pas facile pour elle de replonger dans l’eau à un autre moment ». La traduction de Michel Scot vient obscurcir la pensée d’Aristote à la fin du passage (« car elles ne peuvent pas facilement replonger » (Louis 1969, 8)). Cela explique peut-être les déformations présentes chez Thomas de Cantimpré et, via ce dernier, chez Albert le Grand.