CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Ipodromus [l’hippopotame1identificationLes appellations ipothamus de Thomas de Cantimpré et ipodromus d’Albert le Grand désignent un même animal, l’hippopotame (Hippopotamus amphibius Linné, 1758). Albert le Grand suit Thomas de Cantimpré pour la matière de ce chapitre mais il réorganise les informations.]>

Source : TC, De ipothamo (6, 28).
Renvois internes : cf. Equus Nili, ch. 44 ; Equus fluminis, ch. 45.
Lieux parallèles : VB, De hippotamo (17, 136-137) ; HS, Ypotamus (4, 103).
2. [α] Plin. nat.8, 96
[β] AM
[γ] JV Or. 88
[δ] JV Or.88
[ε] Plin. nat.8, 95
[ζ] JV Or. 88
61. [α] L’hippopotame est un monstre aquatique, selon Pline, que Scaurus introduisit dans les jeux romains avec cinq crocodiles. [β] Il vit dans le Nil, vers l’équateur, [γ] et on le trouve surtout en Inde. [δ] Il naît sur terre et a autant de force sur terre que dans l’eau : il est parfois plus grand que l’éléphant. Il a un museau camus, des sabots fendus en deux comme le bœuf, une queue sinueuse, des dents recourbées, prurigineuses2traductionCette indication curieuse s’explique par les aléas de la transmission textuelle. Au départ, Pline écrit et dentibus aprorum aduncis, « et des dents recourbées de sanglier » ; Solin reprend cette observation de manière plus synthétique, en écrivant : aprinis dentibus, « avec des dents de sanglier » ; mais on trouve aussi, dans la tradition manuscrite de Solin, aprugineis dentibus qui a le même sens, si ce n’est que le terme rare aprugineis a gêné les copistes : aprugineis est donc devenu, chez Jacques de Vitry, ferrugineis (« des dents couleur de fer », voir Grossel 2005, 262), ou prurigineis (« des dents prurigineuses », voir Donnadieu 2008, 362). Dans le texte de Thomas de Cantimpré, on retrouve les deux versions : le terme fautif et la périphrase exacte, et Albert le Grand reprend les deux., [ε] semblables à des défenses de sanglier, [ζ] et son dos ainsi que son hennissement le rendent semblable au cheval. La nuit, il dévore les récoltes et c’est à reculons qu’il gagne les champs pour cacher ses traces, afin que les chasseurs ne lui tendent pas d’embuscade à son retour.
3. [η] AM
[θ] Plin. nat.8, 95
[ι] Sol. coll.32, 31
[κ] Plin. nat.8, 95
[λ] Plin. nat.11, 227
[η] Ce monstre se déplace avec un grand troupeau [θ] et recherche très avidement les roseaux récemment brisés ou les pointes des épines. En effet, il se roule parmi des végétaux de ce genre le temps nécessaire pour se blesser à une veine du pied ; en y provoquant une saignée, il cherche à s’affaiblir [ι] car il reçoit plus volontiers des blessures au pied que sur le reste du corps et, quand il en a reçu une, il la soigne avec diligence3explicationL’hippopotame passait pour être l’inventeur de la saignée (cf. Plin. nat. 28, 121 : hippopotamio, repertore detrahendi sanguinis, ut diximus. ; Plin. nat. 8, 96) et on lui attribuait des compétences médicales.. [κ] Le dos de ce monstre est impénétrable, sauf lorsqu’il lui arrive d’être mouillé d’eau. [λ] De la peau de cette bête on tourne des lances4explicationIl s’agit des hampes de javelot (cf. Hdt. 2, 71)., selon Pline, parce qu’elle est très épaisse.

Notes d'identification :

1. Les appellations ipothamus de Thomas de Cantimpré et ipodromus d’Albert le Grand désignent un même animal, l’hippopotame (Hippopotamus amphibius Linné, 1758). Albert le Grand suit Thomas de Cantimpré pour la matière de ce chapitre mais il réorganise les informations.

Notes d'explication :

3. L’hippopotame passait pour être l’inventeur de la saignée (cf. Plin. nat. 28, 121 : hippopotamio, repertore detrahendi sanguinis, ut diximus. ; Plin. nat. 8, 96) et on lui attribuait des compétences médicales. | 

4. Il s’agit des hampes de javelot (cf. Hdt. 2, 71).

Notes de traduction :

2. Cette indication curieuse s’explique par les aléas de la transmission textuelle. Au départ, Pline écrit et dentibus aprorum aduncis, « et des dents recourbées de sanglier » ; Solin reprend cette observation de manière plus synthétique, en écrivant : aprinis dentibus, « avec des dents de sanglier » ; mais on trouve aussi, dans la tradition manuscrite de Solin, aprugineis dentibus qui a le même sens, si ce n’est que le terme rare aprugineis a gêné les copistes : aprugineis est donc devenu, chez Jacques de Vitry, ferrugineis (« des dents couleur de fer », voir Grossel 2005, 262), ou prurigineis (« des dents prurigineuses », voir Donnadieu 2008, 362). Dans le texte de Thomas de Cantimpré, on retrouve les deux versions : le terme fautif et la périphrase exacte, et Albert le Grand reprend les deux.