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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Foca [le phoque ?1identificationLe terme foca vient du grec φώκη, mais le comportement décrit par Aristote et accentué, suite à un contresens, par les encyclopédistes médiévaux, ne correspond pas à celui du phoque commun ; peut-être Aristote pense-t-il à une sous-espèce comme le léopard de mer, connu pour son agressivité.]>
[β] Arist. HA, 608 b 22-25 MS
[γ] AM
[δ] AM
53. [α] Le foca est le bœuf marin, et c’est l’animal le plus fort de sa catégorie. [β] Il se bat avec tous les animaux de son espèce2explicationOn trouve cette agressivité chez les éléphants de mer (Mirounga angustirostris Gill, 1866), une sous-espèce de phoques, dont les mâles, qui pèsent trois à quatre tonnes, se livrent au moment de la reproduction à de terribles combats ; mais ceux-ci n’étaient pas connus au Moyen Âge. Il pourrait en revanche s’agir du léopard de mer (Hydrurga leptonix Blainville, 1820), une espèce de phoque particulièrement agressive, qui peut s’en prendre à ses congénères et constitue le plus redoutable prédateur de l’Arctique après l’orque., au point qu’il tue même sa femelle ; et, lorsqu’il en prend une autre, il la tue elle aussi et ainsi il s’unit à de nombreuses femelles, l’une après l’autre, jusqu’à ce qu’il meure de sa belle mort ou qu’il soit tué par une des femelles3explicationLes indications qui précèdent viennent toutes de Thomas de Cantimpré, qu’Albert le Grand reprend et réécrit. Ce faisant, il conserve les contresens introduits dans le texte d’Aristote par Michel Scot et repris par Thomas de Cantimpré ; en effet, selon Aristote, les phoques se battent à l’intérieur d’un même sexe mais non entre mâles et femelles (Arist. HA 608 b 24-27 : « Les phoques se battent, dit-on, quand ils sont au même endroit, mâle contre mâle et femelle contre femelle, jusqu’à ce que l’un d’eux ait tué ou chassé son adversaire : et tous les petits en font autant » (Louis 1969, 65)).. [γ] Il tue même ses petits s’ils ne se défendent pas par eux-mêmes. Il vit de chasse, [δ] et pour cette raison il se bat contre ceux qui chassent comme lui.
Notes d'identification :
1. Le terme foca vient du grec φώκη, mais le comportement décrit par Aristote et accentué, suite à un contresens, par les encyclopédistes médiévaux, ne correspond pas à celui du phoque commun ; peut-être Aristote pense-t-il à une sous-espèce comme le léopard de mer, connu pour son agressivité.
Notes d'explication :
2. On trouve cette agressivité chez les éléphants de mer (Mirounga angustirostris Gill, 1866), une sous-espèce de phoques, dont les mâles, qui pèsent trois à quatre tonnes, se livrent au moment de la reproduction à de terribles combats ; mais ceux-ci n’étaient pas connus au Moyen Âge. Il pourrait en revanche s’agir du léopard de mer (Hydrurga leptonix Blainville, 1820), une espèce de phoque particulièrement agressive, qui peut s’en prendre à ses congénères et constitue le plus redoutable prédateur de l’Arctique après l’orque. |
3. Les indications qui précèdent viennent toutes de Thomas de Cantimpré, qu’Albert le Grand reprend et réécrit. Ce faisant, il conserve les contresens introduits dans le texte d’Aristote par Michel Scot et repris par Thomas de Cantimpré ; en effet, selon Aristote, les phoques se battent à l’intérieur d’un même sexe mais non entre mâles et femelles (Arist. HA 608 b 24-27 : « Les phoques se battent, dit-on, quand ils sont au même endroit, mâle contre mâle et femelle contre femelle, jusqu’à ce que l’un d’eux ait tué ou chassé son adversaire : et tous les petits en font autant » (Louis 1969, 65)).