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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Corvi maris [« les corbeaux de mer » : le maigre1identificationL’identification de ce poisson a donné lieu à plusieurs hypothèses. Le corvus pourrait être le corb noir (Sciaena umbra Linné, 1758) : c’est une des hypothèses émises par D’Arcy Thompson 1947, 122-123. De Saint-Denis 1943, 143-145, avance qu’il s’agit sans doute d’un poisson nommé « coracin », mais il précise, suivant en cela D’Arcy Thompson 1947, 123, que le même nom de corvus a désigné dans l’Antiquité deux espèces différentes : le coracin du Nil, grand poisson à la chair réputée (Labrus niloticus Linné, 1758), et le coracin vulgaire (ou petit castagneau, Sparus chromis Linné, 1758), poisson courant de Méditerranée, de qualité inférieure (cf. aussi De Saint-Denis 1947, 27-29). Il faut cependant être prudent. Les emplois de corvus, contrairement à ceux de coracinus, sont très elliptiques et ne permettent pas une identification précise. Si on en revient aux indications fournies par Pline (Plin. nat. 32, 146) et par Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 13), on peut déduire que le corvus est un poisson de mer, et qu’il pousse des grognements caractéristiques. Ces deux renseignements plaident bien en faveur d’une identification avec le corb, ou, autre possibilité, avec le maigre (Argyrosomus regius Asso, 1801). En effet, le corb comme le maigre émettent tous deux, en période de frai, des sortes de grognements ou de croassements qui leur sont propres. ?]>
[β] Arist. HA, 535 b 19 MS3sources« Certains poissons produisent aussi des sons de ce genre dans le fleuve Acheloüs ».
28. [α] Les corbeaux de mer sont ainsi nommés car ils émettent parfois un son semblable au croassement des corbeaux, non qu’ils aient une voix, mais par leurs branchies et leur poitrine ; ils révèlent leur présence par des sons de ce genre ; [β] et certains poissons dans le fleuve Acheloüs émettent aussi des sons de cette manière4explicationCette indication, qui ne figure pas dans le texte de Thomas de Cantimpré, vient d’Aristote (Arist. HA 535 b 19 MS)..
Notes d'identification :
1. L’identification de ce poisson a donné lieu à plusieurs hypothèses. Le corvus pourrait être le corb noir (Sciaena umbra Linné, 1758) : c’est une des hypothèses émises par D’Arcy Thompson 1947, 122-123. De Saint-Denis 1943, 143-145, avance qu’il s’agit sans doute d’un poisson nommé « coracin », mais il précise, suivant en cela D’Arcy Thompson 1947, 123, que le même nom de corvus a désigné dans l’Antiquité deux espèces différentes : le coracin du Nil, grand poisson à la chair réputée (Labrus niloticus Linné, 1758), et le coracin vulgaire (ou petit castagneau, Sparus chromis Linné, 1758), poisson courant de Méditerranée, de qualité inférieure (cf. aussi De Saint-Denis 1947, 27-29). Il faut cependant être prudent. Les emplois de corvus, contrairement à ceux de coracinus, sont très elliptiques et ne permettent pas une identification précise. Si on en revient aux indications fournies par Pline (Plin. nat. 32, 146) et par Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 13), on peut déduire que le corvus est un poisson de mer, et qu’il pousse des grognements caractéristiques. Ces deux renseignements plaident bien en faveur d’une identification avec le corb, ou, autre possibilité, avec le maigre (Argyrosomus regius Asso, 1801). En effet, le corb comme le maigre émettent tous deux, en période de frai, des sortes de grognements ou de croassements qui leur sont propres.
Notes de source :
2. « Les corui sont nommés de la voix du cœur (a cordis uoce), parce qu’ils grognent dans leur poitrine et que leur voix les trahit et les fait prendre » (André 1986, 190). |
3. « Certains poissons produisent aussi des sons de ce genre dans le fleuve Acheloüs ».
Notes d'explication :
4. Cette indication, qui ne figure pas dans le texte de Thomas de Cantimpré, vient d’Aristote (Arist. HA 535 b 19 MS).