CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 16/09/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Lucius [le brochet1identificationLe lucius est sans aucun doute le brochet (Esox lucius Linné, 1758).]>

Source : TC, De lucio (7, 48).
Lieux parallèles : VB, De lucio (17, 64) ; HS, Lucius (4, 53).
2. [α] AM
[β] AM
73. [α] Le brochet est un poisson d’eau douce bien connu ; il a un long rostre, une gueule qui s’ouvre largement et ses mâchoires sont entièrement garnies de dents2explicationLa voracité du brochet en fait un redoutable prédateur des rivières. Sa gueule est munie de 700 dents.. Il se nourrit de poissons et n’épargne pas même ceux de son espèce. [β] Son estomac est si immédiatement contigu à sa gorge qu’il le recrache parfois lorsqu’il avale goulûment un poisson3explicationCette précision anatomique ne figure pas chez Thomas de Cantimpré à propos du brochet, mais on la trouve à propos de l’Ahuna (TC, 6, 3), devenu Hahane chez Albert le Grand.. Mais les poissons qu’il a pris, il les avale d’abord par la tête et il arrive parfois qu’il avale un poisson à peine plus petit que lui-même : il ingère alors la tête de celui-ci et laisse pendre hors de sa gueule le reste du poisson ; puis il le digère peu à peu et engloutit les parties restantes du poisson, dans toute la longueur, jusqu’à ce qu’il l’ait totalement digéré4explicationL’observation est exacte. Le brochet peut dévorer des proies allant jusqu’à la moitié de sa propre taille..
3. [γ] AM
Quand la femelle de ce poisson pond ses œufs, elle remonte haut vers la source de la rivière à cause de la douceur de l’eau, qui convient aux œufs encore immatures5explicationLes migrations en vue de se reproduire ne sont pas rares chez les poissons, comme on le sait pour les anguilles ou les saumons. Les brochets, mâles et femelles, remontent en effet les fleuves entre février et avril, non à la recherche d’eaux plus douces, mais pour trouver des prairies inondées, de faible profondeur, qui servent de frayères. Les femelles déposent des milliers d’œufs sur les herbes, et les mâles viennent déposer leur semence. Puis les parents regagnent leurs domaines habituels. ; ceux-ci, une fois pondus dans l’eau, doivent grossir encore6explicationNombreux sont les poissons chez qui on remarque cette particularité, par exemple l’anguille ou le saumon.. Si cependant le brochet trouve un poisson aux écailles acérées et aux piquants pointus, comme la perche, il la dévore en commençant par la tête : mais s’il commence par la queue, il ne peut pas l’engloutir parce que les écailles et les piquants, disposés en sens contraire, l’en empêchent7sourcesL’origine de cette anecdote est chez Thomas de Cantimpré ; mais c’est Albert le Grand qui nomme explicitement la perche. ; [γ] j’ai moi-même vu et observé le fait suivant : quand ce poisson capture une proie, il la porte d’abord longtemps en travers de sa gueule, en la perçant de ses dents, et il l’avale ensuite, quand elle est morte8explicationL’observation est exacte..

Notes d'identification :

1. Le lucius est sans aucun doute le brochet (Esox lucius Linné, 1758).

Notes de source :

7. L’origine de cette anecdote est chez Thomas de Cantimpré ; mais c’est Albert le Grand qui nomme explicitement la perche.

Notes d'explication :

2. La voracité du brochet en fait un redoutable prédateur des rivières. Sa gueule est munie de 700 dents. | 

3. Cette précision anatomique ne figure pas chez Thomas de Cantimpré à propos du brochet, mais on la trouve à propos de l’Ahuna (TC, 6, 3), devenu Hahane chez Albert le Grand. | 

4. L’observation est exacte. Le brochet peut dévorer des proies allant jusqu’à la moitié de sa propre taille. | 

5. Les migrations en vue de se reproduire ne sont pas rares chez les poissons, comme on le sait pour les anguilles ou les saumons. Les brochets, mâles et femelles, remontent en effet les fleuves entre février et avril, non à la recherche d’eaux plus douces, mais pour trouver des prairies inondées, de faible profondeur, qui servent de frayères. Les femelles déposent des milliers d’œufs sur les herbes, et les mâles viennent déposer leur semence. Puis les parents regagnent leurs domaines habituels. | 

6. Nombreux sont les poissons chez qui on remarque cette particularité, par exemple l’anguille ou le saumon. | 

8. L’observation est exacte.