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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Scinci [les scinques1identificationLe scinque (Scincus scincus Linné, 1758) est un reptile, apparenté aux sauriens et doté de capacités natatoires. Le dictionnaire de Du Cange donne à scincus le sens de « crocodile terrestre » (s. v.). Cependant, la notice d’Albert le Grand résulte de la contamination de deux phrases de Pline, d’après Kitchell & Resnick 1999, 1701, n. 298 : la première établit une comparaison avec le crocodile (Plin. nat. 8, 91 : Similis crocodilo, sed minor etiam ichneumone, est in Nilo natus scincos, « Il naît aussi dans le Nil un animal semblable au crocodile, mais plus petit même que l’ichneumon, le scinque »), mais la seconde, tout à fait inattendue, se réfère à l’écureuil (Plin. nat. 8, 138 : Prouident tempestatem et sciuri, obturatisque qua spiraturus est uentus cauernis, ex alia parte aperiunt fores, « Les écureuils, de leur côté, prévoient la tempête, et bouchant leurs trous du côté où le vent va souffler, ils ouvrent une porte dans un autre sens »). Dans les manuscrits, la confusion entre scinci (les scinques) et sciuri (les écureuils) est très facile et a entraîné la contamination des notices.]>
[β] Plin. nat.8, 1383sources« Les écureuils [sciuri] prévoient aussi les tempêtes et, ayant bouché l’entrée <de leur abri> du côté où le vent va souffler, ils ouvrent les accès situés de l’autre côté. De plus leur queue, très touffue, leur sert de protection. »
121. [α] Les scinques sont des animaux aquatiques nageant dans le Nil, semblables au crocodile, mais beaucoup plus petits et étroits. <Boire dans> des coupes frottées de leur chair annule la puissance de leur venin. [β] En outre, ils annoncent les tempêtes lorsque, entrant dans leur refuge, ils ouvrent l’accès du côté opposé au vent qui va souffler et bouchent l’entrée qui fait face au vent de leur queue touffue4explicationThomas de Cantimpré avait respecté la séparation opérée par Pline entre les deux informations, le fait de boucher l’entrée de l’abri du côté du vent et de se servir de sa queue pour se protéger contre les intempéries. Albert le Grand intervient dans la transmission en unissant les deux faits et aggrave ainsi le contresens issu de la contamination..
Notes d'identification :
1. Le scinque (Scincus scincus Linné, 1758) est un reptile, apparenté aux sauriens et doté de capacités natatoires. Le dictionnaire de Du Cange donne à scincus le sens de « crocodile terrestre » (s. v.). Cependant, la notice d’Albert le Grand résulte de la contamination de deux phrases de Pline, d’après Kitchell & Resnick 1999, 1701, n. 298 : la première établit une comparaison avec le crocodile (Plin. nat. 8, 91 : Similis crocodilo, sed minor etiam ichneumone, est in Nilo natus scincos, « Il naît aussi dans le Nil un animal semblable au crocodile, mais plus petit même que l’ichneumon, le scinque »), mais la seconde, tout à fait inattendue, se réfère à l’écureuil (Plin. nat. 8, 138 : Prouident tempestatem et sciuri, obturatisque qua spiraturus est uentus cauernis, ex alia parte aperiunt fores, « Les écureuils, de leur côté, prévoient la tempête, et bouchant leurs trous du côté où le vent va souffler, ils ouvrent une porte dans un autre sens »). Dans les manuscrits, la confusion entre scinci (les scinques) et sciuri (les écureuils) est très facile et a entraîné la contamination des notices.
Notes de source :
2. « Les scinques sont aussi très nombreux autour du Nil ; ils sont certes semblables aux crocodiles, mais plus petits et plus étroits ; ils apportent une aide indispensables pour sauver <ceux qu’ils ont blessés> : en effet les médecins frottent de leur chair les coupes à boire, ce qui détruit la puissance de leur venin. » |
3. « Les écureuils [sciuri] prévoient aussi les tempêtes et, ayant bouché l’entrée <de leur abri> du côté où le vent va souffler, ils ouvrent les accès situés de l’autre côté. De plus leur queue, très touffue, leur sert de protection. »
Notes d'explication :
4. Thomas de Cantimpré avait respecté la séparation opérée par Pline entre les deux informations, le fait de boucher l’entrée de l’abri du côté du vent et de se servir de sa queue pour se protéger contre les intempéries. Albert le Grand intervient dans la transmission en unissant les deux faits et aggrave ainsi le contresens issu de la contamination.