CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Draco maris [« le dragon de mer » : la petite vive1identificationSelon De Saint-Denis 1947, 33, le draco marinus serait « probablement la petite vive », qu’il identifie notamment grâce à Plin. nat. 32, 148, et qu’il distingue de l’araneus, qui serait la grande vive à taches noires ou vive araignée (Trachinus araneus Cuvier, 1829) ; cf. Araneus, ch. 4. André 1986, 206, n. 389, confirme l’identification. À ces deux noms, cependant, il faut ajouter celui de vipera (ch. 100), autre vive, dont Vincent de Beauvais emprunte la description à Thomas de Cantimpré, et dont un détail – la corne acérée au-dessus des yeux – indique qu’on ne peut l’identifier avec la petite vive, car, contrairement aux deux autres, celle-ci ne possède pas d’épine au-dessus de l’œil. Pourtant, bien que les termes draco et vipera aient été repris par les naturalistes, ils ont été inversement attribués l’un à la grande vive (Trachinus draco Linné, 1758) et l’autre à la petite vive (Echiichthys vipera Cuvier, 1829 ou Trachinus vipera Cuvier, 1829). P. Louis traduit le terme δράκων d’Aristote (Arist. HA 598 a 11) par le mot « vive », sans autre précision : elle est citée dans la liste des poissons qui vivent près des côtes. Cf. encore D’Arcy Thompson 1947, 56.]>

Source : TC, De dracone maris (6, 15).
Renvois internes : cf. Aranea, ch. 15 ; Viperae marinae, ch. 132.
Lieux parallèles : VB, De dracone marino (17, 114) ; HS, Draco marinus (4, 26).
2. [α] Arist. HA, 602 b 24 MS4sources« Et certains poissons meurent quand ils sont mordus par le dragon ».
[β] Plin. nat.9, 826sources« […] Au contraire, le dragon marin, s’il est pris et jeté sur le sable, s’y creuse un trou avec une incroyable rapidité grâce à son museau ».
[γ] Plin. nat.32, 798sources« On calme les maux de dents avec les os de dragon de mer, en scarifiant les gencives […] ».
39. Le dragon de mer, selon Pline2explicationThomas de Cantimpré ne renvoyait explicitement à Pline que pour l’information sur l’enfouissement et celle sur les dents, qui viennent effectivement de l’Histoire naturelle. Albert le Grand, en reprenant Thomas de Cantimpré, intègre d’emblée à son texte le renvoi à Pline alors qu’il est erroné pour les informations de début de notice, dont on ne sait d’où elles proviennent., est un monstre gigantesque3explicationLe terme ingens est un ajout d’Albert le Grand, qui a sans doute en tête quelque créature mythologique. L’animal décrit par Thomas de Cantimpré, même qualifié de monstrueux par l’auteur, pouvait offrir quelques ressemblances avec la petite vive. qui a l’apparence d’un serpent, mais doté de nageoires qu’il utilise pour nager ; et d’un seul élan, grâce à sa puissance physique, il parcourt en nageant de grandes distances dans la mer. [α] C’est un animal venimeux ; et quels que soient les poissons ou les autres animaux qu’il mord, il les tue5explicationLe venin de la vive est en effet dangereux pour l’homme, car il peut provoquer un empoisonnement du sang.. [β] Et quand il arrive, de temps à autre, qu’il soit ramené au rivage dans les filets des pêcheurs, il creuse aussitôt un trou dans le sable pour s’y enfouir7explicationL’information est exacte. La vive vit enfouie dans le sable à de faibles profondeurs, ce qui explique que l’on peut être piqué sans la voir en marchant sur les grèves.. [γ] La cendre de ses os soigne les maux de dents.

Notes d'identification :

1. Selon De Saint-Denis 1947, 33, le draco marinus serait « probablement la petite vive », qu’il identifie notamment grâce à Plin. nat. 32, 148, et qu’il distingue de l’araneus, qui serait la grande vive à taches noires ou vive araignée (Trachinus araneus Cuvier, 1829) ; cf. Araneus, ch. 4. André 1986, 206, n. 389, confirme l’identification. À ces deux noms, cependant, il faut ajouter celui de vipera (ch. 100), autre vive, dont Vincent de Beauvais emprunte la description à Thomas de Cantimpré, et dont un détail – la corne acérée au-dessus des yeux – indique qu’on ne peut l’identifier avec la petite vive, car, contrairement aux deux autres, celle-ci ne possède pas d’épine au-dessus de l’œil. Pourtant, bien que les termes draco et vipera aient été repris par les naturalistes, ils ont été inversement attribués l’un à la grande vive (Trachinus draco Linné, 1758) et l’autre à la petite vive (Echiichthys vipera Cuvier, 1829 ou Trachinus vipera Cuvier, 1829). P. Louis traduit le terme δράκων d’Aristote (Arist. HA 598 a 11) par le mot « vive », sans autre précision : elle est citée dans la liste des poissons qui vivent près des côtes. Cf. encore D’Arcy Thompson 1947, 56.

Notes de source :

4. « Et certains poissons meurent quand ils sont mordus par le dragon ». | 

6. « […] Au contraire, le dragon marin, s’il est pris et jeté sur le sable, s’y creuse un trou avec une incroyable rapidité grâce à son museau ». | 

8. « On calme les maux de dents avec les os de dragon de mer, en scarifiant les gencives […] ».

Notes d'explication :

2. Thomas de Cantimpré ne renvoyait explicitement à Pline que pour l’information sur l’enfouissement et celle sur les dents, qui viennent effectivement de l’Histoire naturelle. Albert le Grand, en reprenant Thomas de Cantimpré, intègre d’emblée à son texte le renvoi à Pline alors qu’il est erroné pour les informations de début de notice, dont on ne sait d’où elles proviennent. | 

3. Le terme ingens est un ajout d’Albert le Grand, qui a sans doute en tête quelque créature mythologique. L’animal décrit par Thomas de Cantimpré, même qualifié de monstrueux par l’auteur, pouvait offrir quelques ressemblances avec la petite vive. | 

5. Le venin de la vive est en effet dangereux pour l’homme, car il peut provoquer un empoisonnement du sang. | 

7. L’information est exacte. La vive vit enfouie dans le sable à de faibles profondeurs, ce qui explique que l’on peut être piqué sans la voir en marchant sur les grèves.