CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Aranea [« l’araignée » : la vive1identificationLes noms araneus, i m. (Plin. nat. 9, 155) et aranea, ae, f. (Isid. orig. 12, 6, 18) coexistent en latin et désignent couramment un poisson venimeux qu’on peut identifier avec la vive et dont il existe plusieurs espèces. L’araneus/aranea qu’évoquent Pline et Isidore de Séville serait plus probablement la grande vive tandis qu’il faudrait reconnaître la petite vive sous l’appellation draco marinus : voir De Saint-Denis 1947, 9 et 33.]>

Source : TC, De aranea (7, 15).
Renvois internes : cf. Draco maris, ch. 39 ; Viperae marinae, ch. 132.
Lieux parallèles : VB, De aranea et ariete et arimi (17, 32) ; HS, Araneus, aries et arini (4, 4).
2. [α] Isid. orig.12, 6, 182sources« L’aranea est une espèce de poisson nommé de ce qu’il frappe avec l’airain (aere) ; il a en effet des aiguillons avec lesquels il pique » (André 1986, 192).
15. [α] L’araignée est un poisson de mer qui possède, sur les orifices3philologieAndré 1986, 192, et n. 354, a corrigé la forme aure transmise par la tradition manuscrite d’Isidore de Séville en aere : la parenté étymologique décelée par Isidore de Séville entre l’adjectif de matière aeraneus « d’airain » et le nom d’espèce aranea « vive » jouerait alors sur aes, « l’airain », et les armes que constituent les épines de la vive. Mais le raisonnement implicite d’Isidore de Séville a facilement pu échapper à ses lecteurs, auxquels l’étymon auris a sans doute paru plus facile à comprendre : en effet, les vives possèdent également sur leurs opercules des épines renfermant des glandes à venin ; or, les opercules et les ouïes ont pu parfois être confondus avec des oreilles par les Anciens (ainsi l’étymologie du français ouïe qui remonte à auris, l’oreille). C’est ainsi que l’ont lu et compris Thomas de Cantimpré et, à sa suite, Albert le Grand. des branchies, des aiguillons grâce auxquels il frappe ceux qui approchent.

Notes philologiques :

3. André 1986, 192, et n. 354, a corrigé la forme aure transmise par la tradition manuscrite d’Isidore de Séville en aere : la parenté étymologique décelée par Isidore de Séville entre l’adjectif de matière aeraneus « d’airain » et le nom d’espèce aranea « vive » jouerait alors sur aes, « l’airain », et les armes que constituent les épines de la vive. Mais le raisonnement implicite d’Isidore de Séville a facilement pu échapper à ses lecteurs, auxquels l’étymon auris a sans doute paru plus facile à comprendre : en effet, les vives possèdent également sur leurs opercules des épines renfermant des glandes à venin ; or, les opercules et les ouïes ont pu parfois être confondus avec des oreilles par les Anciens (ainsi l’étymologie du français ouïe qui remonte à auris, l’oreille). C’est ainsi que l’ont lu et compris Thomas de Cantimpré et, à sa suite, Albert le Grand.

Notes d'identification :

1. Les noms araneus, i m. (Plin. nat. 9, 155) et aranea, ae, f. (Isid. orig. 12, 6, 18) coexistent en latin et désignent couramment un poisson venimeux qu’on peut identifier avec la vive et dont il existe plusieurs espèces. L’araneus/aranea qu’évoquent Pline et Isidore de Séville serait plus probablement la grande vive tandis qu’il faudrait reconnaître la petite vive sous l’appellation draco marinus : voir De Saint-Denis 1947, 9 et 33.

Notes de source :

2. « L’aranea est une espèce de poisson nommé de ce qu’il frappe avec l’airain (aere) ; il a en effet des aiguillons avec lesquels il pique » (André 1986, 192).