CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Spongia [l’éponge1identificationL’éponge (Spongia Linné, 1758) est un organisme simple (ne comptant que deux couches de cellules) dont, paradoxalement, le mode de fonctionnement biologique est généralement mal connu. Certaines observations mentionnées ici sont néanmoins pertinentes : les éponges ont la capacité, si on les déchire ou les arrache, de se régénérer par réassociation de leurs cellules ; elles sont très sensibles aux variations de salinité et les déplacer en eau douce les fait mourir. Cf. De Saint-Denis 1947, 108 ; D’Arcy Thompson 1947, 249-250.]>

Source : TC, De spongiis (7, 71).
Renvoi interne : cf. Albyroz, ch. 6.
Lieux parallèles : VB, De spongia (17, 91), De medicinis ex ea (17, 92) ; HS, Spongia, scuamis et scinti (4, 87), Sfungia (4, 91).
2. [α] AM
[β] Plin. nat.9, 148 ?2sources« […] Toutes naissent sur les rochers […]. Il apparaît qu’elles ont une intelligence car, quand elles ont senti qu’on les arrache, elles se contractent et se détachent beaucoup plus difficilement. »
[γ] Plin. nat.9, 1494sources« À partir des racines qui restent, elles repoussent sur les rochers. »
[δ] AM?
[ε] Plin. nat.9, 1496sources« […] Elles pourrissent dans les lieux ensoleillés, ce qui fait que les meilleures se trouvent dans les gouffres. »
[ζ] Plin. nat.9, 1488sources« Elles se nourrissent de coquillages, de poisson, de vase. »
106. [α] L’éponge est un animal marin dont il existe de nombreuses espèces, comme nous l’avons dit dans ce qui précède ; [β] et son mouvement de contraction et de dilatation fait qu’elle appartient au règne animal3explicationContrairement à ce que croyaient les Anciens (cf. par exemple Arist. PA 681 a 10-20), les éponges ne sont pas capables de contractions ni de mouvements.. Certaines éponges sont immobiles, attachées à un rocher, [γ] et si on les en arrache, elles repoussent à partir de la racine ; [δ] d’autres sont mobiles et vont d’un lieu à l’autre5explicationOn trouve bien chez Arist. 487 b 7-14 la différence entre espèces fixes et espèces mobiles, mais Aristote ne classe pas l’éponge parmi les espèces mobiles.. [ε] Elles vivent mieux dans les eaux troublées et pourrissent dans les eaux pures7explicationLe texte de Pline est ici complètement faussé. Pline (Plin. nat. 9, 149) ne parle pas d’eaux pures mais d’« endroits ensoleillés » (apricis locis) ni d’eaux troublées mais d’eaux obscures. Il semble que ce soit plutôt l’absence de salinité de l’eau qui soit à l’origine de ce phénomène. ; [ζ] et elles se nourrissent de vase, de poissons et d’huîtres9explicationLes éponges se nourrissent par filtration. Elles peuvent se développer autour d’une coquille de mollusque, ce qui suggère que celui-ci a été consommé..

Notes d'identification :

1. L’éponge (Spongia Linné, 1758) est un organisme simple (ne comptant que deux couches de cellules) dont, paradoxalement, le mode de fonctionnement biologique est généralement mal connu. Certaines observations mentionnées ici sont néanmoins pertinentes : les éponges ont la capacité, si on les déchire ou les arrache, de se régénérer par réassociation de leurs cellules ; elles sont très sensibles aux variations de salinité et les déplacer en eau douce les fait mourir. Cf. De Saint-Denis 1947, 108 ; D’Arcy Thompson 1947, 249-250.

Notes de source :

2. « […] Toutes naissent sur les rochers […]. Il apparaît qu’elles ont une intelligence car, quand elles ont senti qu’on les arrache, elles se contractent et se détachent beaucoup plus difficilement. » | 

4. « À partir des racines qui restent, elles repoussent sur les rochers. » | 

6. « […] Elles pourrissent dans les lieux ensoleillés, ce qui fait que les meilleures se trouvent dans les gouffres. » | 

8. « Elles se nourrissent de coquillages, de poisson, de vase. »

Notes d'explication :

3. Contrairement à ce que croyaient les Anciens (cf. par exemple Arist. PA 681 a 10-20), les éponges ne sont pas capables de contractions ni de mouvements. | 

5. On trouve bien chez Arist. 487 b 7-14 la différence entre espèces fixes et espèces mobiles, mais Aristote ne classe pas l’éponge parmi les espèces mobiles. | 

7. Le texte de Pline est ici complètement faussé. Pline (Plin. nat. 9, 149) ne parle pas d’eaux pures mais d’« endroits ensoleillés » (apricis locis) ni d’eaux troublées mais d’eaux obscures. Il semble que ce soit plutôt l’absence de salinité de l’eau qui soit à l’origine de ce phénomène. | 

9. Les éponges se nourrissent par filtration. Elles peuvent se développer autour d’une coquille de mollusque, ce qui suggère que celui-ci a été consommé.